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Page:Rosny aîné – Daniel Valgraive, 1891.djvu/161

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— Oui, je l’aime…

Pourquoi ne l’aimerait-il pas ? Quelle cause empêcherait Clotilde, Charles, George de s’attacher à l’homme fort et bon, patient et magnanime, et quelle raison de ne vouloir cette chose si normale ? Parce que tu vas t’éteindre, pauvre homme ? Mais ton souvenir même n’en sera que plus doux et plus durable, si tu laisses amis ceux qui te furent proches. C’est ainsi que tu te sacrifieras encore le moins.

Vaines raisons, lorsqu’il les contempla dans le beau soleil du matin. Leurs corps sont baignés dans une surnaturelle gloire. Ils s’appartiennent déjà, ce semble, ils vont s’unir !… Si affectueuse que demeure la mémoire d’Hugues pour l’ami, il y aura cette ironie d’avoir ce qu’eut Daniel, d’avoir conquis l’âme où le tré-