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Page:Rosny aîné - Au château des loups rouges, 1929.djvu/155

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La sympathie s’était accrue entre les convives. Malgré de vives dissemblances de caractère, cependant Guillaume et M. de Maurannes se percevaient des êtres de même nature, et le comte sentait augmenter son désir d’attaquer le marquis…

Comme Guillaume hésitait à prendre un cigare :

— Ma fille aime le parfum du tabac, dit le comte.

— Ce n’est pas un parfum du moyen âge ! répliqua le jeune homme avec un sourire.

— C’est plus ancien… c’est un parfum de la sylve et de la savane. Déjà, à coup sûr, à l’époque où Vercingétorix levait la Gaule contre César, les Peaux Rouges fumaient. Nos ancêtres eussent vénéré le tabac.

Ghislaine avait pris une viole suspendue à la muraille, elle jouait tout bas, une mélodie très vieille et très jolie. Et la voyant, tête penchée, bouche rêveuse, Guillaume trouvait