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Page:Rosny aîné - Au château des loups rouges, 1929.djvu/178

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elle avait fini, non par se résigner, mais par s’adapter à son sort. Adaptation douloureuse, coupée de sursauts et aussi de ces réveils d’espérance qui donnent aux captifs la force de vivre.

Ceux qui la servaient demeuraient impénétrables. C’étaient tous, ce semble, des serviteurs nés dans le domaine et dont les ancêtres avaient été au service des marquis, ducs de Saguerannes. Hommes et femmes de race puissante, aux traits sauvages mais non sans beauté, aux yeux étincelants et dont la démarche faisait songer à la démarche flexible des grands carnivores.

Tout ce qu’avait pu apprendre Denise, c’est qu’elle était prisonnière du marquis de Saguerannes, qui habitait dans un autre château environné d’un autre domaine. Il n’y habitait pas toujours, il revenait souvent dans le château ancestral.

Trois ou quatre fois, Denise avait tenté de fuir avec Catherine, moins résignée qu’elle