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Page:Rosny aîné - Au château des loups rouges, 1929.djvu/179

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et saisie d’accès de rage durant lesquels elle injuriait tous ceux qui l’approchaient. Aucun ni aucune ne répondant, ils s’éloignaient en silence, ce qui tantôt exaspérait davantage la servante et tantôt la déconcertait.

C’était Catherine qui organisait les évasions. Elle avait le flair et la ruse des sauvages, mais les hommes de Saguerannes déjouaient ses manœuvres. Chaque fois que les fugitives approchaient des limites où finissaient les eaux, les champs ou la forêt, elles trouvaient devant elles deux ou trois hommes taciturnes qui les ramenaient au château…

’Un matin de septembre, elles se tenaient au bord d’un marais qu’elles avaient franchi un jour qu’elles essayaient de s’enfuir. L’embarcation qui les avait menées à l’autre rive était encore là. Denise la regardait avec mélancolie et murmurait :

— Sortirons-nous un jour de cette terre