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Page:Rosny aîné - Au château des loups rouges, 1929.djvu/185

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vers dix heures du matin, à l’endroit même où vous vous êtes arrêtées hier, au bord du marais. Croyez au dévouement profond de Takra et à celui de Guillaume de Frameraye ».

— Mon Dieu ! mon Dieu ! s’écria Catherine en levant ses mains jointes…

Une rapide prière sortit de ses lèvres.

— Il faut brûler la lettre, dit Catherine.

Denise jeta un long regard sur ce frêle symbole de la communion humaine. Ces quelques lignes, c’était le lien qui se renouait entre elle et le monde auquel on l’avait arrachée. Elle posa les lèvres sur le billet et le rendit à Catherine.

Catherine prit une allumette, une flamme légère s’éleva et il semblait à Denise qu’on brûlait quelque chose de vivant…

Les deux femmes demeuraient silencieuses. À la fin, la jeune fille balbutia :

— Qu’est-ce qu’ils feront, Catherine ?… j’ai peur pour eux.