Page:Rosny aîné - Au château des loups rouges, 1929.djvu/23

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Avant de refermer la porte, elles écoutèrent encore.

— La porte tient toujours ! dit Catherine.

Elle entraîna Denise vers la troisième cave, plus sauvage encore que la seconde et à peu près vide.

À un crochet de fer pendait un antique manteau complètement dévoré par les champignons : ce vêtement éveillait des idées du vieux temps, mélancoliques et mystérieuses.

— Voilà ! grogna la servante quand la porte fut close. Peut-être bien que nous sommes sauvées… Je ne vois pas quel intérêt ils auraient à nous poursuivre… Ça n’aurait pas de bon sens puisqu’ils n’ont qu’à piller sans avoir peur qu’on les dérange…

C’était logique. L’espérance entrait à flots dans le cœur de Denise.

— J’allume une bougie, reprit Catherine. Faut économiser vot’lampe… Voilà !

C’était comme une petite lueur au fond d’une citerne. Les ombres des deux femmes