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Page:Rosny aîné - La Jeune Aventureuse, 1928.djvu/147

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d’un étang. Un beau frêne pleureur les enveloppait de ses branches penchantes. Pierre trouvait dans les moires de l’eau, dans les nénuphars, dans les herbes palustres, cet appel au bonheur qui rassemble les insectes et les hirondelles.

— Vous m’avez un peu secouée, dit-elle. Pas beaucoup. Je ne suis vraiment prête à rien de semblable… Je veux bien croire que vous seriez un compagnon excellent et je suis sûre que vous ne seriez pas un fardeau… Mais ou je me marierais sans amour, et ce serait cruel pour vous… ou je me mettrais à aimer, et dans ce moment, je n’en ai véritablement pas les moyens… Trop de trouble déjà, trop d’inquiétude. Si je doublais la dose, je ne pourrais plus accomplir ma tâche. Alors, voilà. Vous attendrez ! Et ça sera peut-être très avantageux pour vous, car vous pourriez vous reprendre.