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Page:Rosny aîné - La Jeune Aventureuse, 1928.djvu/148

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Il écoutait avec la gravité d’un jeune homme sincère, naïf et épris :

— Je voudrais que vous me promettiez quelque chose, supplia-t-il.

— Si c’est possible.

— De ne pas en épouser un autre !

Elle se mit à rire. Si elle avait moins encore que lui d’expérience sentimentale, elle regardait le prochain d’un œil plus aigu.

— Ce serait dangereux ! D’abord, parce que je déteste me sentir asservie… J’aime à suivre mon propre vouloir… Ensuite, parce que ce serait une obligation pour vous-même. Vous n’oseriez pas vous libérer… J’ai dans l’idée que, d’ici longtemps, je ne penserai pas nettement à l’amour : rien n’empêche que ma préférence se porte sur vous.

Une mélancolie montait : des eaux fé-