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Page:Rostand - Un soir à Hernani, 1902.djvu/28

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Du voyage. Je sais devant quels vieux portails
Ils se sont arrêtés, dans un certain village.
Ils roulent. Maintenant le bizarre attelage
A rejoint, près d’Irun, le Convoi du Trésor.
Un beau général-duc tout étincelant d’or
Prend le commandement de cette cavalcade
Qui doit faire briller les yeux de l’embuscade ;
C’est parmi des plumets que l’on ressort d’Irun ;
D’alertes éclaireurs galopent un par un
Pour voir si dans les rocs rien ne se dissimule…
Clic ! Clac ! Déjà les fers de la première mule
Ont frappé d’un sonore et quadruple oméga
La route d’Oyarzun et d’Astigarraga ;
La bergère s’enfuit et le troupeau s’effare ;
Les andalous vont l’amble au son de la fanfare.



Quoi ! pour Victor Hugo, des trompettes ? — Déjà ?



Non, mais pour le Trésor. Ce Trésor protégea
Le petit voyageur pour qui tremble la Muse.
Il est de ces hasards bienheureux. Dieu s’amuse.
Deux mille hommes à pied ! mille hommes à cheval !
Et l’on serre les rangs ! et dans l’ombre du val