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Page:Rousse - Mirabeau, 1891.djvu/205

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MIRABEAU.

« L’évêque d’Autun, qui a été hier à l’Assemblée au-dessous de tout ce qu’on a pu dire ;… M. de Sémonville, qui n’est qu’un embaucheur de bonne compagnie, le confident de l’homme gris, l’espion et le bout de l’oreille de la Fayette ; qui « fait évidemment des deux mains, et auquel on ne doit ni trop se fier, ni communiquer aveuglément tous ses moyens ». Duport du Tertre, qui va remplacer comme garde des sceaux l’archevêque de Toulouse, c’est « Cassandre au lieu de Crispin » ;… Montmorin, un animalcule incommode ; M. de Ségur, qui songerait bien à quelque chose s’il n’avait pas son discours à faire pour sa réception à l’Académie et quelques pièces fugitives à préparer pour le prochain Almanach des Muses ; Necker, le petit grand homme, le méprisable charlatan, qui ne sait ni ce qu’il peut, ni ce qu’il veut, ni ce qu’il doit ; qui a mis le trône et la France à deux doigts de leur perte ; ce mortel qui s’avance à la gloire sur la double béquille de la banqueroute et du papier-monnaie…. »

Plus loin, c’est la Fayette ; « la Fayette le dictateur, Gilles César, Gilles le Grand, le général Jacquot, le Balafré, le joueur heui’eux et immobile qui succombe sous la fatalité de ses indécisions ; également incapable de manquer de foi et de tenir à temps sa parole ; l’impuissant capitan qui veut étendre par tout le royaume l’influence de la Courtille, et contre qui l’on n’a de ressources que dans l’imbécillité de son caractère, la timidité de son