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Page:Rousse - Mirabeau, 1891.djvu/42

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CHAPITRE IV

Le XVIIIe siècle a mené si grand bruit de son esprit, de ses folies et de ses vices, qu’on parle rarement de ses vertus. Il a eu pourtant ses braves gens et ses sages. Si l’on veut peindre l’honnête homme du temps de Louis XV, c’est le bailli de Mirabeau qu’on pourra prendre pour modèle. Sa vie est aussi simple, aussi nette, aussi pleine de grandes actions et de beaux exemples que la vie de son frère est embrouillée, emphatique, pleine de désordres et de chimères.

Comme son frère, Jean-Antoine-Joseph-Charles-Elzéar Riqueti était né dans la petite ville de Pertuis. À douze ans et demi, laissant ses classes à moitié route chez les Jésuites d’Aix ou de Marseille, il fut embarqué sur les galères du Roi, comme garde de l’étendard et novice de l’ordre de Malte ; à quinze ans, il avait déjà fait bravement deux campagnes. Dans ce noviciat hasardeux, il semble que le jeune