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Page:Roussel - Impressions d Afrique (1910).djvu/189

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Fogar s’agenouilla sur sa couche pour atteindre plus facilement les objets éloignés de lui.

Du bout des doigts il déplaca un mince levier fixé extérieurement à l’alcôve de métal faisant suite au bloc savonneux.

À l’instant même un brillant éclairage incendia l’éponge exposée à tous les regards. Plusieurs tubes de verre, traversés par un courant lumineux, s’étageaient horizontalement sur les parois internes de l’alcôve subitement inondée de rayons.

Vue ainsi par transparence, l’éponge montrait, au milieu de son tissu presque diaphane, un véritable cœur humain en miniature auquel se rattachait un réseau sanguin fort complexe. L’aorte, bien dessinée, charriait une foule de globules rouges, qui, par toutes sortes de vaisseaux ramifiés à l’infini, distribuaient la vie jusqu’aux plus lointaines portions de l’organisme.

Fogar prit l’amphore voisine de l’alcôve et lentement versa sur l’éponge quelques pintes d’une eau pure et limpide.

Mais cette aspersion inattendue parut déplaire à l’étonnant spécimen, qui de lui-même se contracta vigoureusement pour exprimer le liquide importun.

Une ouverture centrale, ménagée en contrebas dans la plaque inférieure de l’alcôve, livra