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Page:Roussel - Impressions d Afrique (1910).djvu/190

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passage à l’eau rejetée, qui s’écoula sur le sol en mince filet.

Plusieurs fois l’adolescent recommença la même manœuvre. Au sein de l’irradiation électrique, les gouttelettes, changées en diamants, arboraient parfois des reflets de pierres précieuses, dus aux projections multicolores perpétuellement renouvelées.

Fogar remit l’amphore en place et prit à côté le cylindre à hélice.

Complètement métallique, ce nouvel objet, de dimensions fort restreintes, contenait quelque puissante pile que le jeune homme utilisa en pressant un bouton.

Semblant obéir à un ordre, l’hélice, fixée au bout du cylindre comme à la poupe d’un navire, tourna rapidement avec un bruit léger.

Bientôt l’instrument, promené par Fogar, domina la plaque de zinc horizontale, toujours en équilibre au sommet de son pilier.

Placée en bas, l’hélice éventait constamment la surface grisâtre, dont l’aspect se modifiait peu à peu ; le zéphyr, en caressant successivement tous les points du pourtour, amenait une contraction du disque étrange, qui s’arrondissait comme un dôme ; on eût dit quelque géante membrane d’huître se crispant sous l’action d’un acide.