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Page:Roussel - La Vue, 1904.djvu/21

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Qui tient entre ses dents un énorme cigare ;
Il n’est pas fort à la question et se carre
Le mieux possible dans un excellent fauteuil ;
Il jette en l’air un calme et languissant coup d’œil
Pour suivre la fumée impalpable et légère
Qui s’éloigne de son visage et lui suggère
Mille rêves des plus doux et délicieux
En montant avec des spirales vers les cieux.
Sa cravate aux replis combinés est bouffante
D’arrangement classique et de forme savante ;
Son gilet blanc semé de gros et sombres pois
Le gêne par beaucoup de raideur et d’empois.
À sa droite une femme est en robe voyante ;
L’étoffe est à la fois soyeuse et chatoyante ;
Sa jupe a dans le bas trois ou quatre volants
Peu froncés, ne sortant guère, plutôt collants ;
Elle est assise avec grâce et tient son ombrelle
Debout, en s’appuyant de ses deux mains sur elle ;
Elle garde ses bras allongés et tendus
Et même quelque peu nonchalants et tordus,