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Page:Roussel - Locus Solus, 1914.djvu/176

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Rayant longtemps l’antique pièce de monnaie après la pointe inférieure d’un des barreaux de la fenêtre, Gérard obtint, recueillie continuellement sur le plat de sa main gauche inoccupée, une dose conséquente de poudre d’or.

Sur la table, où il contrastait avec quatre in-octavo modernes, un livre ancien, très gros, portant au dos de sa reliure, en larges lettres, ce titre net et lisible : Erebi Glossarium a Ludovico Toljano, voisinait avec une cruche pleine d’eau et une tige de fleur.

Enfouissant le bracelet dans sa poche, Gérard approcha l’escabeau de la table, appuyée, assez près de nous, contre le mur où béait la fenêtre, et s’assit devant le Dictionnaire de l’Érèbe, qu’il plaça convenablement, pour l’ouvrir ensuite à son début strict, en ne faisant, vers sa gauche, pivoter autour de son axe horizontal que le carton de la reliure, prompt à entraîner la garde, exempte de tout gondolement.

Bien à plat, la première feuille ou fausse garde montra son recto entièrement blanc.

Gérard, saisissant ainsi qu’un porte-plume la tige sans fleur entre trois doigts, en trempa légèrement l’un des bouts, encore armé d’une