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Page:Roussel - Locus Solus, 1914.djvu/198

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sans doute causée par l’action de la lumière bleue, — plus intense que partout ailleurs au lieu qu’il occupait, car c’était au centre de la geôle focale, judicieusement nommée, que tombait de façon flagrante le foyer de la lentille.

Derrière la geôle, par rapport à nous qu’il avait pour vis-à-vis, un homme, ganté de laine et frileusement boutonné dans une forte capote dont le capuchon lui enveloppait le chef, tenait horizontalement dans sa main droite levée une courte barre de fer, que, par un mot de Canterel, nous sûmes être un aimant. Épiant le casque du malade, il s’arrangeait pour que les deux gravures fissent constamment face à la source lumineuse, n’ayant pour cela, les pôles étant combinés en conséquence, qu’à toujours tendre de près son aimant à la pointe voulue de l’aiguille pivotante, de telle sorte que celle-ci fût, à n’importe quel moment, dans une ligne perpendiculaire à notre paroi de verre.

Canterel nous fit appuyer un peu sur notre droite, en nous conseillant d’observer la gravure dont Nourrit était le héros. Déjà très pâlie depuis l’incarcération du malade, elle s’effaçait à vue d’œil. C’était, nous apprit le maître, sur