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Page:Roussel - Locus Solus, 1914.djvu/206

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Au mur du fond s’adossaient, à droite, une grande bibliothèque pleine, à gauche, une spacieuse étagère noire dont chaque tablette portait une rangée de têtes de morts. Sur une cheminée sans feu située entre ces deux meubles, un globe de verre abritait une tête de mort supplémentaire, coiffée d’une sorte de toque d’avocat taillée dans quelque vieux journal.

Dans le mur se trouvant à notre gauche, une large fenêtre faisait face à la porte qu’avait franchie l’aide. Installé à une grande table rectangulaire dont l’un des deux plus étroits côtés se collait entièrement à ce mur, un homme, tournant le dos de tout près à la paroi de verre, classait des paperasses.

Bientôt, comme lassé de cette occupation, il se leva, en mettant à sa bouche une cigarette prise dans un étui de cuir sorti un moment de sa poche.

En quelques pas il atteignit la cheminée, sur laquelle une boîte partiellement garnie de papier de verre offrait, tout ouverte, son contenu à son présent désir. Un moment après, voluptueusement environné de fumée, il éteignait, en l’agitant, une allumette que ses doigts projetèrent dans l’âtre.