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Page:Roussel - Locus Solus, 1914.djvu/323

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primordiale prenaient invariablement le même prénom, inscrit sur les parchemins officiels avec tel aspect évocateur dévolu à l’une de ses lettres ; il s’agissait, suivant les cas, soit d’un t affectant la forme d’une épée debout sur sa pointe, soit d’un o changé en bouclier par des fioritures intérieures, — tantôt d’un z qu’une subtile dislocation métamorphosait en éclair d’orage, tantôt d’un i figurant un cierge allumé, — ici d’un c devenu faucille, là d’un s créant un cours d’eau. L’intéressé, en signant, savait avec routine exécuter promptement la lettre-vignette. Celle-ci, sorte de complément aux divers attributs du blason, constituait une distinction d’un genre particulièrement rare et apprécié, à laquelle s’ajoutait toujours la très insigne prérogative d’être admis à recevoir le sacrement du mariage des mains d’un évêque portant la subtunique, — rouge vêtement qui, ostensiblement plus long que la tunique pontificale le recouvrant, était réservé aux plus hautes solennités ecclésiastiques.

Recourant à cette double institution, le roi fit partiellement illustrer, suivant sa propre fantaisie, le principal prénom de chacun des six Calai-