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Page:Roussel - Locus Solus, 1914.djvu/371

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ments, une sonorité indicatrice apte à le mettre en bon chemin.

Là encore intervenait, en se combinant avec son idée fixe, le génie scientifique du personnage qu’il croyait être.

Comme entre temps il travaillait à sa layette, le métal rouillé de deux aiguilles dissemblables, ornant respectivement un fin manche de bois et une membrane vibrante, dut faire place à de l’or inaltérable.

Un soir, Lucius décrivit et réclama certain lourd bibelot ancien, associé dans sa pensée au baptême de son enfant.

Jadis, en Égypte, les prêtres coptes, pour officier, avaient, en guise d’aide-mémoire facile à retourner à un moment donné, un ais de sycomore qui, dressé sur le côté de l’autel, portait sur ses deux faces le texte de la messe gravé dans leur langue.

Pieusement considéré comme l’esprit du saint sacrifice parce qu’en puissance il en contenait le verbe, l’ais, après avoir servi, était glissé avec soin dans un fourreau de soie orné du mot