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Page:Roussel - Locus Solus, 1914.djvu/43

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livre, de l’autre un grand manteau pourpre agrafé par une boucle de cuivre due à d’ingénieux attroupements d’aurifications ; un complexe amalgame de dents bleues créait une culotte azurée, qui s’enfonçait dans de larges bottes en dents noires ; les semelles, très visibles, comprenaient un agrégat de dents noisette, parmi lesquelles de nombreux plombages figuraient des clous régulièrement espacés.

C’était sur la botte gauche que la demoiselle se trouvait présentement arrêtée.

En dehors du tableau, les dents gisaient de tous côtés avec la plus complète incohérence, plus ou moins clairsemées sans aucun résultat pictural. Autour de la limite fictive marquée à la ronde par les dents les plus distantes de la région centrale, s’étendait une zone vide, bordée elle-même par une corde grêle fixée de loin en loin au sommet de minces piquets hauts de quelques centimètres. Nous étions tous rangés devant cette barrière polygonale.

Soudain la hie s’enleva d’elle-même dans les airs et, poussée par un souffle modeste, se posa non loin de nous, après une directe et lente