Aller au contenu

Page:Roussel - Locus Solus, 1914.djvu/44

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

excursion de quinze à vingt pieds, sur une dent de fumeur brunie par le tabac.

Canterel, nous entraînant d’un signe, enjamba la corde, franchit la limite déserte et s’approcha de l’instrument aérien. Nous le suivîmes tous, très attentifs à ne pas déplacer les dents éparses, dont l’apparent désordre était sans nul doute le résultat laborieux d’études approfondies.

De près, l’oreille percevait plusieurs tic tac, émis par la demoiselle, qui brillait au soleil.

Sans nous marchander les plus séduisants commentaires, Canterel attira notre attention sur les divers organes de l’appareil.

Juste au sommet de l’aérostat, laissée à nu par le filet formant là une sorte de col sans relief, une soupape automatique d’aluminium comprenait une ouverture circulaire à obturateur voisine d’un petit chronomètre au cadran visible.

Sous le ballon, les cordages verticaux et ténus composant la partie inférieure du filet, entièrement fait de soie rouge fine et légère, agrippaient en guise de nacelle, par des trous forés dans son bord droit et très bas, un plateau rond d’aluminium, qui, ressemblant à un couvercle