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Page:Routhier - Les échos, 1882.djvu/43

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lazare

Sont déçus à jamais, et nos pleurs, superflus.
Jésus est resté sourd à nos plaintes amères
Et son fidèle ami, notre frère, n’est plus ! » …

Ainsi se lamentaient les deux sœurs affligées
Et des amis nombreux pleuraient sur leur malheur :
Plus léger est le poids des douleurs partagées
Et qui prend part au deuil est l’ami le meilleur.

Cependant, de Lazare on lit les funérailles.
Son corps fut embaumé, placé dans un cercueil,
Et le triste château dut rouvrir ses murailles
Au grand concours d’amis venant prendre son deuil.
Au fond d’un char funèbre on installa la bière,
Et le convoi longea le mont des Oliviers.

Une colline ombreuse, au sein du cimetière,
Ouvrait aux riches morts ses flancs hospitaliers :
C’est là qu’était construit, à l’ombre d’un grand arbre,
Pour les restes mortels de Lazare et ses sœurs,
Sous une voûte sombre un sépulcre de marbre.
Au milieu de l’encens, des parfums et des fleurs,
On vint y déposer sur sa couche dernière
L’homme que le Messie avait le plus aimé.
Au-dessus les porteurs roulèrent une pierre,
Et sur lui le tombeau fut à jamais fermé.