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Page:Routhier - Montcalm et Lévis - drame historique en cinq actes, avec prologue et six tableaux, 1918.djvu/127

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« L’humanité des Anglais me tranquillise sur le sort des prisonniers Français, et sur celui des Canadiens. Ayez pour ceux-ci les sentiments qu’ils m’avaient inspirés. Qu’ils ne s’aperçoivent pas d’avoir changé de maître. Je fus leur père, soyez leur protecteur. »

Marcel passe la feuille écrite au général qui la signe.

MONTCALM

Et maintenant, Marcel, tu vas écrire aux êtres bien-aimés de Candiac que tout est fini, et qu’ils ne me reverront plus en ce monde. Disleur combien je les ai aimés jusqu’à la fin, et combien il est douloureux pour moi de mourir sans les revoir…

MARCEL

Oui, mon général.

Pendant cette scène, Arnoux parait donner quelque stimulant au général.

MONTCALM

O France ! ton amour m’a coûté bien cher ! Il y a trente-quatre ans que je bataille pour ta gloire. Aujourd’hui j’ai versé pour toi les dernières gouttes de mon sang…

Et j’ai perdu ma dernière bataille… mais l’honneur est sauf, et ton œuvre en Amérique, Ô France, ne mourra pas toute entière. C’est sur ma