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Page:Roy - Bigot et sa bande et l'affaire du Canada, 1950.djvu/126

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bien qu’il appartenait à la noblesse[1]. Nous avons peine à croire qu’il vint ici comme soldat. Il reçut le grade d’enseigne en 1733 c’est-à-dire à l’âge de onze ans. En France, on donnait des commissions d’officiers à des enfants de onze ans mais on n’acceptait pas des bambins de cet âge comme soldats dans les troupes.

Ici, Le Mercier se spécialisa surtout dans l’artillerie et comme il montrait de belles dispositions pour cette arme, on l’envoya se perfectionner dans les écoles d’artillerie française.

À son retour dans la Nouvelle-France, Le Mercier fut fait lieutenant de la compagnie de canonniers bombardiers qu’on venait de créer.

Capitaine en 1753, il reçut en 1757 le commandement de l’artillerie de la colonie. Son avancement avait été si rapide qu’il faut admettre qu’il avait de réelles capacités ou de puissants protecteurs.

Par son mariage avec Françoise Boucher de la Bruère, (1757) il était devenu le cousin de Péan. Coïncidence étrange, c’est précisément à ce moment que M. Le Mercier devint très puissant dans la colonie. Montcalm, dans son Journal et dans plusieurs de ses lettres intimes, fait des allusions peu flatteuses au commandant de l’artillerie. Dans sa

  1. D’ailleurs, dans son mémoire de défense devant le Châtelet de Paris, le chevalier Le Mercier vante les services rendus par son père, lieutenant-colonel, et deux ou trois de ses frères également officiers dans l’armée. Quand on sait qu’à cette époque seuls les nobles avaient des chances d’avancement dans l’armée. on reste convaincu que M. Le Mercier appartenait à une famille assez en vue.