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Page:Roy - Bigot et sa bande et l'affaire du Canada, 1950.djvu/132

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tira du garde-magasin certaines lettres et ordres qu’il lui avait envoyés ».[1]

M. de Boishébert sortit victorieux de cette terrible épreuve car le Jugement du Châtelet du 10 décembre 1763, le déchargea de l’accusation.

L’officier canadien, encore capable de servir, avait songé à passer à Cayenne, colonie française où bon nombre de familles acadiennes avaient été transportées. Le duc de Montemart, ami de la famille de sa femme, intervint auprès du président du Conseil de Marine afin de lui obtenir une charge militaire dans cette colonie lointaine. Mais M. de Boishébert avait passé par la Bastille et avait été mêlé à l’affaire du Canada. Acquitté, il n’en demeurait pas moins suspect au gouvernement du Roi, qui, à dire le vrai, était le plus coupable dans les tripotages commis au Canada. Le président du Conseil de Marine répondit par de belles paroles à la recommandation du duc de Mortemart, et ne fit rien pour M. de Boishébert.

Après plusieurs mois de vaines démarches et d’attente. M. de Boishébert, peu accoutumé à faire antichambre et à flatter les puissants, décida de se retirer au château de Raffetot, près de Blois, qui appartenait à sa femme. Il porta dès lors le nom de Boishébert et de Raffetot.

M. de Boishébert et de Raffetot mena la vie de gentilhomme campagnard jusqu’à sa mort arrivée au château de Raffetot en 1798. Il avait vu les

  1. Le sieur de C. Mémoire