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Page:Roy - Bigot et sa bande et l'affaire du Canada, 1950.djvu/138

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Le Mémoire sur les affaires du Canada dit encore au sujet de M. de Noyan ;

« Ce général (le gouverneur de Vaudreuil) ne voulut pas convenir que c’était sa faute (la perte du fort Frontenac), et aima mieux la rejeter sur M. de Noyan : afin que celui-ci ne le prévint point, il lui fit insinuer qu’il lui seroit plus avantageux de laisser le compte à rendre au Général, qui ne manqueroit pas d’écrire en sa faveur et de lui procurer des grâces dont il avoit besoin. M. de Noyan se laissa aisément prévenir ; il n’avoit aucun sujet de se défier du Général ; il avoit fait son devoir ; et s’il y avoit de la réprimande à avoir, M. de Vaudreuil se trouvoit plus coupable que lui ; dans cette idée il le laissa faire ; cependant le Général se claira, et rejeta tout sur M. de Noyan en faisant cependant comprendre que son grand âge avoit affoibli son esprit ; il demanda sa retraite qu’on lui accorda : ainsi cet Officier se trouva la dupe de sa bonne foi. Lorsqu’il sut sa retraite il écrivit à la Cour, mais ce fut inutilement. »

Il est bon de noter encore une fois que l’auteur du Mémoire sur les affaires du Canada dépasse presque toujours le but. Sa haine contre M. de Vaudreuil suinte à chacune des pages de son récit. Il faut donc accepter ses dires avec beaucoup de précautions.

En tout cas, après la perte de la colonie, M. de Noyan passa en France comme la plupart des officiers des troupes de la marine.