Page:Roy - Bigot et sa bande et l'affaire du Canada, 1950.djvu/185

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M. Dumoulin avait épousé, devant le ministre protestant, à Montréal, en 1770, une Canadienne, Marie-Charlotte Duchouquet. Quelques années après la mort de M. Dumoulin, sa veuve devint la femme de Honoré Philippe Bailly de Messein.

On a prétendu que Jean-Emmanuel Dumoulin était garde-magasin du fort de Chambly pendant les dernières années du régime français. Nous croyons qu’on a fait erreur. L’auteur anonyme d’un Mémoire sur le Canada fait un si pitoyable portrait du garde-magasin Dumoulin qu’il nous est impossible de croire qu’on aurait pu nommer un peu plus tard, un individu si peu doué Juge des Plaidoyers Communs.

Cet auteur anonyme dit de Dumoulin :

« On nomma (garde-magasin) au fort de Chambly un soldat de la compagnie de M. de Muy, qui depuis plusieurs années était en garnison à ce fort. Il faut que je dise que depuis l’inspection de M. de La Porte ce fort avait été reformé ; on ne devait y tenir qu’un sergent ou caporal et des invalides. Ce soldat y était détenu comme faible d’esprit, tendant même beaucoup à la folie. Il peignait assez joliment, mais n’avait aucune teinture du commerce, s’étant engagé au service du roi dans le temps de son apprentissage de perruquier. Un tel homme fut fait garde-magasin à l’instigation du sieur Pénissault, auquel il ne fut pas difficile de lui faire faire tout ce qu’il voulut. Il y avait à Chambly un fournisseur. Celui-ci, dans les mois de juin et de