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Page:Roy - Bigot et sa bande et l'affaire du Canada, 1950.djvu/24

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parce qu’on ne saurait prendre trop de précaution à l’égard de ces prisonniers ».

Le même billet ajoute : « Permission est accordée à Cadet et Pénissault de se promener ensemble dans la cour intérieure ou sur les tours. Permission leur est accordée aussi d’entendre la messe. »[1]

Le diable en vieillissant se fit ermite. Bigot, lui, une fois enfermé à la Bastille, se livra à la dévotion. Il demanda à entendre la messe dans la chapelle de la prison, ce qui lui fut accordé par le billet suivant de M. de Sartine au major de la Bastille : « Bigot et Varin désirent entendre la messe. Je consens à leur donner cette jouissance et aussi qu’on donne un nouveau panier de vin à Péan. »[1]

Dans les premiers jours de décembre 1763, les juges du Châtelet avaient pris connaissance de tous les témoignages qui avaient été entendus devant la cour, les avocats des différents accusés avaient soumis leurs plaidoyers et les procureurs du ministère public y avaient répondu. Il ne restait plus qu’à rendre les sentences. Mais un tribunal composé de vingt-sept membres est une machine judiciaire assez difficile à manœuvrer. M. de Sartine, malgré toute son habilité, n’y parvint qu’après de grandes difficultés.

Le procureur général Moreau avait suggéré un moyen qui, d’après lui, aurait beaucoup simplifié les délibérations des juges sur les jugements à

  1. a et b J.-Edmond Roy. Rapport sur les Archives de France, p. 869.