Aller au contenu

Page:Roy - Bigot et sa bande et l'affaire du Canada, 1950.djvu/23

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Chaque prisonnier avait sa chambre et n’en sortait pas. Il ne pouvait prendre l’air dans la cour intérieure du château sans une permission spéciale. La nourriture de la Bastille était bonne, mais le prisonnier, en payant pouvait faire venir ses repas des restaurants voisins. Toutefois, ses parents et ses amis admis à le visiter ne pouvaient lui apporter aucune friandise. Si le prisonnier voulait renouveler sa garde-robe, il devait dresser la liste des effets désirés et la soumettre au gouverneur de la prison qui, à son tour, la soumettait au ministre. Que d’autres détails saugrenus dans cette prison d’état où des prisonniers furent détenus pendant un demi-siècle sans savoir de quoi ils étaient accusés.

En tout cas, Bigot, tout le long de sa détention, fut un prisonnier exemplaire. Les autres prisonniers ne cessaient de demander des faveurs, Bigot se contenta du menu de la prison et n’ennuya pas le gouverneur de la prison pour obtenir des adoucissements à son régime. Les Archives de la Bastille ne contiennent que deux demandes de Bigot.[1]

Le 20 février 1762, M. de Sartine écrit au major de la Bastille : « Je vous prie de permettre à Bigot et Péan et à leurs domestiques de se promener alternativement et séparément dans la cour intérieure du château deux fois par semaine et pendant une heure ou deux. Qu’ils soient accompagnés

  1. J.-Edmond Roy, Rapport sur les Archives de France, p. 868.