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Page:Roy - Bigot et sa bande et l'affaire du Canada, 1950.djvu/273

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François-Joseph de Vienne était le fils, d’un personnage assez important de Paris. Pour une fredaine de jeunesse que nous ne connaissons pas, le père crut bon d’expédier son rejeton dans la Nouvelle-France. Le mauvais garnement arriva ici en 1738 et fut incorporé dans les troupes de la marine comme soldat. Son engagement terminé, il obtint un petit emploi dans les bureaux de l’intendance à Québec.

Avec le temps, le jeune de Vienne était devenu plus sage. Son application, sa bonne conduite et ses capacités lui valurent un avancement rapide.

En 1756, M. de Bougainville arrivait dans la Nouvelle-France. Cousin de M. de Vienne, c’est chez lui qu’il se retira en mettant le pied à Québec. La rencontre entre les deux cousins fut des plus heureuses. Tout de suite, le futur grand navigateur fut séduit par les qualités aimables de M. de Vienne, de sa femme, et de leur petite famille. Les lettres de M. de Bougainville à son père et à sa grande protectrice, madame de Séchelles, témoignent de sa vive amitié pour son parent.

Le 4 juin 1756, M. de Bougainville écrit à son frère :

« Nous sommes restés quinze jours dans cette capitale et j’y ai logé chez de Vienne. Il m’a parfaitement bien reçu : lui, sa femme et sa belle-mère m’ont gâté en me donnant trop mes aises. Il est fort bien ici ; sa maison est une des plus jolies et des mieux meublées de Québec, et j’ai eu le plaisir