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Page:Roy - Bigot et sa bande et l'affaire du Canada, 1950.djvu/294

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échoués, M. de Lotbinière revint dans le pays à la fin de 1763 fort peu satisfait de la petite compensation que l’Angleterre lui avait accordée (une pension de quelques guinées).

Ici, M. de Lotbinière disposa en faveur de son fils des seigneuries dont il avait héritées ou qu’il avait achetées puis, en 1769, s’embarqua pour la France.

M. de Lotbinière devint dès lors un ennemi déclaré de l’Angleterre. Quand vint la révolte américaine, il passa aux États-Unis où il aida les insurgés par ses connaissances militaires et aussi les renseignements qu’il pouvait leur fournir.

C’est surtout pour récompenser M. de Lotbinière des services rendus à la cause américaine que Louis XVI le créa marquis le 25 juin 1784.

Le marquis de Lotbinière mourut de la fièvre jaune en arrivant à New-York le 5 octobre 1798.

Il s’agit maintenant de savoir qui a classé l’ingénieur de Lotbinière parmi les profiteurs de la guerre de Sept ans. Nul autre que Montcalm. Le vainqueur de Carillon semble avoir eu une aversion tenace pour M. de Lotbinière. Il faut dire qu’à cette époque les écoles militaires existaient depuis à peine quelques années en France. Ceux qui sortaient diplômés de ces écoles avaient un souverain dédain des officiers qui n’étaient passés par le même entrainement qu’eux. M. de Lotbinière avait reçu son instruction d’ingénieur au Canada même et Montcalm avait amené de France quatre ou cinq