Aller au contenu

Page:Roy - Bigot et sa bande et l'affaire du Canada, 1950.djvu/40

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

fonds que le roi lui envoyait pour assurer sa défense.[1]

Si François Bigot a eu des adversaires et des ennemis parmi ses contemporains, il a rencontré également sinon des amis qui le défendirent, une fois tombé, du moins des gens qui le jugèrent un peu moins sévèrement et lui donnèrent même le bénéfice du doute.

On peut citer parmi ces bonnes âmes le grincheux sieur de C. qui est fiel et vinaigre pour tous les personnages militaires ou civils de la colonie et qui, cependant, trouve toutes les qualités imaginables à l’intendant Bigot. Le portrait qu’il en trace est à encadrer :

« M. François Bigot, écrit-il, était alors intendant du Canada ; il était d’une famille de Guyenne illustre dans la robe ; il avait beaucoup d’esprit et de pénétration ; généreux, bienfaisant et capable de remplir une place éminente plus éminente que celle qu’il avait ; lorsqu’il avait une fois accordé sa confiance et sa protection, il ne les retirait pas aisément ; plein de bonne foi et de probité, il se laissait aisément prévenir et gagner ; sa façon de vivre était unie et pleine d’égards pour les personnes qui le visitaient ou lui faisaient leur cour ; il était magnifique dans sa table et soulageait les malheureux avec une générosité qui tenait de la munificence ; il aimait les plaisirs mais ils ne lui dérobaient rien de

  1. Bulletin des Recherches Historiques, 1930. p. 643.