Aller au contenu

Page:Roy - Bigot et sa bande et l'affaire du Canada, 1950.djvu/39

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

plusieurs fois et l’autorisation de venir finir ses jours en France. L’évêque de Blois, dans une lettre de novembre 1772, priait le ministre de la Marine de s’intéresser au sort de Bigot. Deux années plus tard, en 1774, il revenait à la charge. Le ministre lui répondit qu’il ne pouvait rien faire pour le condamné. En 1775, Bigot fit présenter des lettres de réhabilitation au garde des sceaux. Il voulait obtenir la signature du roi au bas de ces lettres. Le garde des sceaux répondit qu’il ne pouvait s’occuper de cette affaire parce que les procédures dans l’affaire de Bigot n’avaient pas été déposées à ses bureaux. C’est là une des dernières mentions de l’existence de Bigot.

L’intendant Bigot a laissé un si triste souvenir dans le peuple qu’il n’est pas rare de rencontrer des gens qui l’accusent de trahison pendant le siège de Québec. Les romanciers Kirby, Marmette, Rousseau et autres l’ont noirci à qui mieux mieux en lui imputant tous les crimes imaginables. Il n’est donc pas étonnant que le populaire en fasse un véritable démon.

Au procès du Châtelet, Bigot ne fut certainement pas accusé de trahison. On lui fit un procès pour avoir toléré, favorisé et commis lui-même des abus, malversations, prévarications et infidélités. Tous ces crimes, toutefois, équivalaient à une véritable trahison puisqu’ils privaient la colonie des