Aller au contenu

Page:Roy - Bigot et sa bande et l'affaire du Canada, 1950.djvu/9

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

du moins profitable à M. de Sartine, qui avait présidé le procès, aux juges et aux avocats qui le secondaient, et, en général, à tous les officiers de justice qui y furent mêlés. Les gardiens de la Bastille, petits et grands, qui, pendant deux ans et plus, avaient eu la garde des prisonniers, touchèrent aussi de belles gratifications.

Pour sa part, M. de Sartine qui recevait déjà plusieurs pensions sur le Trésor Royal, réussit à s’en faire donner une nouvelle de 6,000 livres par année pour avoir présidé les séances du Châtelet. Les Juges, les Officiers, les Huissiers, etc., qui l’avaient assisté, obtinrent aussi des pensions ou de belles gratifications. Les largesses du Roi s’étendirent même au major et à l’aide-major de la Bastille.

Il est à remarquer que le peuple ni les ministres ne furent satisfaits du jugement rendu par le Châtelet de Paris contre les profiteurs du Canada. Le populo, après tout le tapage qui avait été fait avant et pendant le procès, trouva que les condamnations n’avaient pas été assez nombreuses ni assez fortes. Les ministres, eux, probablement parce qu’ils réalisaient leur grande part de responsabilité dans la perte du Canada, considérèrent que les Juges s’étaient montrés trop durs contre la plupart des inculpés.

Quelques semaines à peine après le Jugement du Châtelet, les démarches commencèrent pour faire adoucir les peines et les ministres les encouragèrent. Quelques-uns des condamnés furent réhabi-