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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1783, tome 4.djvu/120

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& ensuite aux résolutifs aromatiques & spiritueux ci-dessus désignés, dans la vue de fortifier la partie & de s’opposer à son desséchement.

6°. Le régime que l’animal doit observer pendant le traitement, se réduit à l’eau blanche, au son mouillé, au foin de bonne qualité mêlé avec la paille.

7°. On terminera la cure par une médecine composée de deux onces de séné, & de quatre onces de miel commun, sur lesquels on versera une livre d’eau bouillante, supposé que l’animal soit d’une taille moyenne. On pourra en favoriser l’effet, en lui donnant, de temps en temps dans la journée, de l’eau blanche avec la corne.

Observations particulières sur les écarts. Une expérience journalière, nous démontre que les écarts anciens, négligés & maltraités, de même que les entr’ouvertures, ne guérissent jamais radicalement, & que l’animal boite plus ou moins continuellement. Le feu produit alors des effets merveilleux. Nous en avons une preuve dans les roues de feu que les maréchaux appliquent à l’épaule des mules de charrette, & dont la plupart guérissent sans le secours des autres remèdes. M. Bourgelat assure que les boues des eaux minérales chaudes, sont un spécifique admirable, & procurant l’entier rétablissement du cheval. Quoi que nous n’ayons jamais été à portée de vérifier cette assertion, nous ne devons point révoquer en doute le témoignage de ce célèbre écuyer. Nous conseillons donc aux habitans des campagnes, qui pourront à peu de frais se procurer des boues de cette nature, de les tenter sur les épaules de leurs chevaux ou de leurs mules de labourage, avant que d’y faire appliquer des roues de feu.

Nous croyons, avant de finir cet article, devoir recommander aux maréchaux de la campagne, de ne point faire de frictions avec le sang de l’animal qui a pris un écart, à mesure que ce fluide sort du vaisseau. Nous ne voyons pas quelle peut être l’efficacité du sang dont ils chargent l’épaule & le bras ; nous improuvons également la pratique de ceux qui, après avoir lié la jambe saine du cheval, de manière que le pied se trouve uni au coude, le contraignent, le forcent de marcher & de reposer son devant sur celle qui souffre, (ce qu’on appelle faire nager à sec) le tout dans l’intention, disent-ils, d’échauffer la partie, & d’augmenter le volume de la veine de l’ars qu’ils veulent ouvrir. Une pareille méthode est évidemment pernicieuse, en ce qu’elle ne peut produire que des mouvemens forcés, irriter le mal, accroître la douleur & l’inflammation, & c’est ainsi que nous voyons souvent un écart léger dans son origine & dans son principe, devenir souvent funeste & incurable. M. T.


ÉCHALAS, ÉCHALASSER. Bâton que l’on fiche en terre, afin de servir de point d’appui à un cep de vigne. On doit distinguer trois espèces d’échalas, ceux destinés aux vignes hautes, ceux des vignes moyennes, enfin, ceux des vignes basses. Les premiers & les seconds sont à demeure dans la terre, à moins qu’ils n’aient besoin d’être remplacés, & les troisièmes sont enlevés de terre chaque année & replantés après la taille.