Aller au contenu

Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1783, tome 4.djvu/336

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

donc si un arbre ne peut, par sa loi, végéter, par exemple, comme quatre, tandis que la loi de l’autre le forcera à végéter comme six ou comme huit.

Ce que je dis du mélange des nains & des mi-tiges n’implique aucune contradiction avec ce qui a été dit n°. 1 relativement au couronnement des arbres nains couronnés par des vignes le long des terrasses fort élevées. 1°. Tout mur élevé & de soutenement a nécessairement au moins un pouce par toise d’inclinaison, dès-lors la vigne ne porte pas perpendiculairement sur l’arbre nain. 2°. Un très-petit nombre d’insectes vit sur la vigne ; leurs dépouilles sont peu considérables ou trop grosses pour s’attacher aux feuilles inférieures. 3°. La vigne ne transsude point cette liqueur nommée miellat, (voyez ce mot) qui attire si fortement les insectes, à moins que les galles-insectes ne se soient attachés sur les sarmens. 4°. Le volume & l’ampleur des feuilles de la vigne sont assez considérables, & leur forme même ne permet pas que les dépouilles de ces animaux tombent sur les feuilles inférieures, ou si elles y tombent, c’est dans un état de si grande dessication qu’elles ne sauroient s’attacher aux feuilles ; on en trouvera les raisons au mot Galle-insecte.

3°. De la multiplication des murs pour former les arbres. Cette opération suppose un local spécialement consacré aux arbres fruitiers, & par conséquent les soins, l’œil & la main de l’amateur. On choisit à cet effet une bonne position ; le terrein est divisé par carreaux de 30, 40 à 50 pieds de largeur ; le contour de chaque carreau est élevé en murs, & vers un des angles on pratique des uns aux autres une porte de communication ; si on multiplie le nombre des carreaux en longueur plutôt qu’en largeur, la dépense sera plus considérable, puisqu’il faudra plus de murs de séparation pour avoir une égale surface de terrein divisée par carreaux. Il est donc plus avantageux de tracer un carré général parfait, & de le subdiviser en d’autres carreaux, que d’opérer cette même division sur un parallélograme plus ou moins alongé qui occuperoit la même superficie du terrein.

Si on veut avoir toutes les heures possibles du soleil, un angle du carreau regardera directement le nord, l’autre, le midi, & l’on peut encore prendre le milieu des points cardinaux, & leur faire correspondre les angles des murs, ou enfin, placer la longueur du mur sur la direction du midi, l’autre sur celle du nord, &c. alors une face de ce mur sera au plein-nord, & l’autre ou l’opposée, au plein-midi ; il est impossible de prescrire laquelle des trois constructions mérite la préférence : le choix dépend du pays que l’on habite, des abris généraux qui s’y rencontrent, (voyez les mots Abris & Agriculture) des vents qui y régnent &c. Toute circonstance particulière à part, je préférerais celle où les angles correspondent aux points cardinaux, parce qu’il n’y aura que quelques points qui ne soient pas frappés dans le courant du jour & de l’année, ou du soleil du matin, ou du midi, ou du soir, alors ayant toutes les positions à sa volonté, il ne dépend plus que de l’amateur de disposer ses arbres suivant le degré de chaleur qu’ils exigent ou suivant la saison à la-