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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1783, tome 4.djvu/363

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de chacune une poignée, que l’on faisoit bouillir dans cinq livres d’eau commune jusqu’à réduction d’un quart. On délayoit dans la colature deux onces de miel commun, & on y ajoutoit huile d’olive deux onces, cristal minéral une once pour un lavement.

Les injections anti-putrides, que l’on poussoit deux & même trois fois le jour dans les naseaux & dans la bouche, étoient une décoction de plantin, de ronce & d’aigremoine : on prenoit une poignée de chacune de ces plantes, on les faisoit bouillir pendant une demi-heure dans quatre livres d’eau commune ; on jetoit dans la colature deux gros de sel ammoniac, & quelquefois au lieu de ce sel, on y mêloit deux onces d’oximel scillitique ; on comprend que la portion de cette liqueur qui étoit lancée dans les naseaux, abreuvoit & humectoit les parties de l’arrière bouche, qui dans la plupart des animaux étoient celles qui se trouvoient le plus véritablement endommagées. On fit encore humer de temps en temps à ceux-ci l’esprit volatil de sel ammoniac ; par ce moyen, des filandres blanchâtres, qui vraisemblablement n’étoient que des exfoliations membraneuses, s’échappèrent & furent détachées entièrement.

On accéléra autant qu’il fut possible, la suppuration des dépôts formés à l’extérieur ; le cataplasme maturatif que l’on employa, fut le levain mêlé avec un tiers de basilicum ; quand il parut insuffisant, on lui en substitua un autre, fait avec six oignons de lys cuits fous la cendre, & quatre poignées de feuilles d’oseille, que l’on fit cuire dans quatre livres d’eau commune, & qu’on pila ensuite dans un mortier. On y mêla deux onces d’axonge de porc, (graisse) & pareille quantité de miel commun, de vieux oing & d’onguent basilicum ; enfin, suivant les circonstances, on y ajouta demi-once de galbanum dissous dans du vin, & une égale dose de gomme ammoniac pulvérisée. Dès qu’on appercevoit de la fluctuation dans ces tumeurs, on les ouvroit avec le bistouri, ou avec un bouton de feu, mais plus souvent avec le cautère actuel qu’avec l’instrument tranchant, soit dans l’intention d’exciter une plus ample suppuration, soit dans la vue de procurer un chahgement plus subit dans la qualité pernicieuse des humeurs.

Leur reflux dans la masse pouvant être funeste, on en prévenoit les ravages en purgeant au plutôt les malades, que l’on disposoit à recevoir le breuvage par un ou deux lavemens purgatifs, auxquels on ajoutoit trois onces de catholicon. Le breuvage étoit composé d’une once de feuilles de séné, que l’on faisoit infuser l’espace de trois heures, dans une livre d’eau commune bouillante ; on couloit & on jetoit dans cette infusion une once d’aloès succotrin concassé, que l’on faisoit infuser pendant la nuit sur la cendre chaude, & que l’on donnoit tiède avec la corne le matin à l’animal. Ce même breuvage leur fut réitéré selon le besoin, & termina enfin la cure des uns & des autres. M. BRA.



ESSAIM, ESSAIMER. On nomme essaim, ce nombre considérable de jeunes abeilles qui partent d’une ruche, ayant une ou plusieurs reines à leur tête, & qui cherchent à s’établir quelque part. Les essaims quittent