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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1783, tome 4.djvu/41

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son odeur presqu’aussi forte que celle de l’esprit de térébenthine : ces expériences prouvent combien cette huile préjudicie à la qualité de l’esprit de vin.

D’après ce qui vient d’être dit, on doit, pour la fabrication des liqueurs, préférer, à tous égards, l’esprit de vin à l’eau-de-vie, & sur-tout l’esprit de vin rectifié, comme il vient d’être dit ; puisque dans cet état, il est de la plus grande pureté & complètement séparé des parties hétérogènes, tandis que l’eau-de-vie est encore bien éloignée de cette perfection. Les liqueurs composées entièrement d’esprit de vin seroient trop violentes, mais on y ajoute de l’eau en quantité convenable, & ces liqueurs sont alors plus saines, plus douces, plus fines, plus agréables, & sur-tout, ce qui est le plus essentiel, plus saines.


DISTRIBUTION DES BRANCHES. Du moment que l’homme a eu la manière de réduire la végétation des arbres à la captivité, de donner à leurs branches une forme symétrique & agréable à la vue, il a été forcé à l’étude des loix de la végétation. L’expérience, après un grand nombre de siècles, a enfin démontré, que toute branche perpendiculaire s’emporte, que la sève y monte avec impétuosité, que le cours de cette sève s’établissant avec rapidité dans un seul endroit, absorbe celle des branches voisines, peu à peu elle les appauvrit, & finit par leur dérober toute leur subsistance ; enfin, que si on fait incliner cette même branche gourmande sur l’angle de quarante-cinq à cinquante degrés, elle cessera de nuire aux autres, & finira par devenir branche à fruit.

On a encore reconnu que les branches d’un arbre disposé en espalier, devoient conserver une espèce d’équilibre entr’elles, & que, sans cette précaution, si un des côtés de l’arbre se fournit d’un plus grand nombre de mères branches que l’autre, ce dernier périra. De l’équilibre des branches dépend celui des racines : elles sont toujours maigres & chétives du côté maigre en branches. On ne craint pas d’avancer que tout l’art de la taille dépend en général de ces deux principes fondamentaux, qui seront discutés plus au long dans la suite de cet ouvrage.


DIURÉTIQUE. C’est le nom que l’on donne aux médicamens, qui en portant leur action sur les reins, excitent la séparation d’une plus grande quantité d’urine, de la masse du sang, & la font sortir par les voies urinaires. (Voy. Médicamens) M. B.


DODÉCANDRIE, Botanique. Nom de la onzième classe du système sexuel du Chevalier von Linné, qui renferme les plantes, dont les fleurs ont douze étamines, comme l’aigremoine. (Voyez le mot Systême) M. M.


DOMAINE. Propriété, héritage bien-fonds. On confond souvent ce mot avec celui de métairie, parce que l’un & l’autre supposent une habitation, des bestiaux, des champs, &c. il diffère du mot campagne, en ce que ce dernier suppose plus une maison d’agrément, entourée de jardins, de bosquets, &c. qu’une possession utile quant au produit. Au mot Métairie on fera l’énumération de toutes les parties qui la constituent.