Aller au contenu

Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1783, tome 4.djvu/696

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


FLEUR. (fausse) Voyez Fausse Fleur.


FLEUR DE GUIGNE. Poire. (Voyez ce mot)


FLEUR DE LA PASSION. (Voyez Grenadille)


FLEUR DU SOLEIL. (Voyez Hélianthème)


FLEURS DU VIN. Ce sont de petits corps, de petits flocons, qui surnagent le vin renfermé dans les tonneaux, dans les bouteilles. Leur couleur varie & annonce différens états du vin. Elles sont dues, suivant toute apparence, à la putréfaction d’une portion qui concourt à former la partie colorante. Lorsque ces fleurs semblent former un réseau, elles annoncent que le vin va tourner à l’aigre ; lorsqu’elles sont blanches, une disposition éloignée à la putréfaction ; lorsque leur couleur est indécise entre le jaune & le noir, une tendance à s’affoiblir ; si la couleur rouge-pourpre est bien prononcée, elles indiquent un vin qui ne périclite point. On appelle également fleur du vin, mais improprement, l’écorce qui s’éleve & se forme sur une cuve en fermentation.


FLEURS BLANCHES, Médecine rurale. Les femmes sont sujettes à une perte blanche, qu’on appelle ordinairement fleurs blanches. Cette maladie est rare chez les filles ; ce n’est pas que celles qui ont eu long-temps des pâles couleurs, en soient toujours exemptes ; j’en ai vu beaucoup qui en étoient attaquées, à la suite d’une jaunisse : j’en ai observé une, sur une fille de quatre ans, qui lui dura pendant deux années consécutives, mais qui disparut d’elle-même, sans le secours de l’art. Les femmes qui ont accouché plusieurs fois, qui ont beaucoup souffert dans le travail de l’accouchement, ou qui ont fait plusieurs fausses couches, sont plus exposées à avoir des fleurs blanches ; & si elles sont communes aux vieilles femmes, ce n’est qu’à celles qui jouissent d’une mauvaise santé, & qui se nourrissent très-mal.

Bien des gens confondent les fleurs blanches avec la gonorrhée. Les premières souffrent une interruption pendant le tems des règles, au lieu que la gonorrhée ne cesse point ; la matière est seulement plus abondante. D’ailleurs, la gonorrhée est toujours accompagnée d’ardeur d’urine, & elle a son siège dans les parties de l’urètre ; & les fleurs blanches viennent du vagin & de la matrice. La gonorrhée s’annonce peu de temps après un commerce impur, & se termine plus ou moins vite, selon le traitement méthodique qu’on emploie ; & les fleurs blanches sont presque toujours rebelles, durent des années, & résistent, le plus souvent, aux secours de l’art les mieux administrés.

La matière des fleurs blanches varie très-souvent par la couleur ; elle est quelquefois pâle, verdâtre, jaune, & même noirâtre ; quelquefois aussi elle est très-limpide & fort âcre, de manière à causer des excoriations sur les parties qu’elle touche.

Les femmes attaquées des fleurs blanches, sont, pour l’ordinaire, dégoûtées ; leur appétit est vicié : elles éprouvent des douleurs à l’estomac, aux lombes, & des lassitudes aux articulations.

Les causes qui produisent cette ma-