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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1783, tome 4.djvu/697

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ladie, sont la suppression des mois, ou leur diminution ; l’usage du café au lait, dont on abuse dans les grandes villes, est une cause sûre & des plus efficaces sur les femmes qui habitent les pays froids & humides, & qui ne font presque jamais d’exercice ; l’âcreté des humeurs, le relâchement des organes digestifs & de toute la constitution, un vice écrouelleux, vérolique, scorbutique, un ulcère dans les parties qui avoisinent la matrice, ou dans sa propre substance, constituent une autre espèce de causes, qui exigent la plus grande attention, comme étant plus graves, & comportant avec elles un danger plus réel.

Les vues curatives que l’on doit se proposer, doivent se rapporter, 1°. à l’acrimonie & au vice des humeurs ; 2°. au relâchement de l’estomac & de toute la constitution ; 3°. à l’état ulcéreux de la matrice, ou des parties qui la touchent de près.

Sous ce point de vue, le lait seroit très-approprié à l’acrimonie des humeurs. Hippocrate l’employoit avec succès dans cette occasion.

Si on néglige trop les fleurs blanches produites par une acrimonie sensible des humeurs, le sang se corrompt, & produit une espèce de consomption, qu’on doit combattre, 1°. par des boissons mucilagineuses, telles que la décoction de racine de guimauve, de bardanne ; une infusion de graine de lin dans de l’eau bouillante, ou une décoction de fleurs de mauve, dans laquelle on fera dissoudre quelques grains de gomme arabique, & par des crèmes de riz ou d’avenat, légères & cuites à l’eau. Ces remèdes sont très-propres à envelopper l’âcre des humeurs.

2°. On fortifiera l’estomac & toute la constitution énervée, en pratiquant le long de l’épine du dos, ou des lombes, des frictions aromatiques, avec des linges imbibés de la fumée de thim, de lavande, du serpolet, de l’encens, de la myrrhe, & en faisant faire aux malades beaucoup d’exercice.

Les bains froids sont très-efficaces ; les eaux minérales ferrugineuses, & le quinquina sur-tout, qui est le tonique par excellence, produiront les effets les plus salutaires. Il seroit néanmoins dangereux d’ordonner les bains froids dans une saison trop froide ; ce n’est que dans un temps chaud qu’ils peuvent être d’un grand secours. Storck recommande l’usage du vin médicamenteux, préparé avec le kina, le fer & la canelle ; les bains chauds avec les plantes aromatiques, pourvu que les malades n’aient point de disposition à la phthysie, seroient très énergiques, & produiroient le plus grand bien.

On fera des lotions aux parties naturelles, avec le lait, l’eau rose, & l’onguent nutritum, si elles sont ulcérées.

3°. Quand il existe un ulcère dans la matrice, on fait prendre avec avantage les eaux sulphureuses de Cauterets ou de Barèges ; on fait encore recevoir la vapeur de ces mêmes eaux. Les décoctions des plantes adoucissantes & vulnéraires, telles que celles de lierre terrestre, de mille-feuille, de véronique, de verveine, sont très-utiles.

Pour l’ordinaire les baumes sont dangereux ; leur usage doit être proscrit ; il n’est pas rare de voir leur emploi faire dégénérer l’ulcère en cancer.

On ne connoît pas de remèdes