5°. Si dans le cours de l’année précédente, la rigueur du froid, l’extrême sécheresse, ou telle autre cause quelconque s’est opposée en tout ou en partie à la production des rameaux secondaires sur les bourgeons, il est clair que leur année de rapport sera nulle ou presque nulle malgré la taille bien ou mal faite.
Résumons, 1°. L’olivier n’est pas par lui-même bienne, trienne, &c. ; la main de l’homme le rend bienne par la taille ; on sacrifie presqu’entièrement le produit d’une année pour en obtenir un très-considérable l’année suivante.
1°. En supposant qu’on ait couronné un olivier, il ne donnera du fruit qu’à la troisième année. Il commence dans la première, à pousser des bourgeons qui-deviendront des branches ; à la seconde, ces branches pousseront des rameaux, & c’est sur ces rameaux que le fruit naîtra à la troisième. Dans la taille ordinaire on laisse, autant qu’on le peut, les jeunes branches implantées sur les anciennes ; elles se chargent de rameaux pendant cette année, & ces rameaux donnent du fruit l’année d’après
3°. Tout l’art de la taille consiste à débarrasser l’arbre des branches qui ne produisent que de foibles rameaux, & de le forcer à donner beaucoup de bois nouveaux.
4°. Toutes les branches de l’olivier sont dans un de ces trois états, ou en vigueur, ou malades ou mortes. Celles des deux dernières classes demandent à être abattues ; c’est sur les premières que la taille doit être faite.
5°. Les branches se divisent en mères-branches ou en branches secondaires ; & ces dernières en rameaux de l’année & en rameaux de deux ou de plusieurs années.
Telle est la base & le seul principe d’après lequel la taille doit être dirigée. Comment doit-on tailler ? On l’examinera dans la troisième section de ce chapitre.
Section II.
À quelle époque doit-on tailler ?
Cette question présente deux objets à examiner. 1°. Doit-on tailler chaque année ou tous les deux ans, ou à de plus longs intervalles ? Dans quelle saison de l’année doit-on tailler ?
§. I. Doit-on tailler chaque année, ou tous les deux ans ?
Les sentimens sont très-partagés sur ce point. Écoutons les auteurs des différens systèmes.
Parmi les auteurs modernes, M. Labrousse est un de ceux qui a le mieux préconisé ce genre de taille dans un Mémoire couronné par l’académie de Marseille en 1772 sur cette question : quelle est la meilleure manière de cultiver l’olivier, & de le préserver des insectes qui s’attachent à l’arbre & au fruit ? L’auteur s’explique ainsi : « dans la Provence & dans le bas-Languedoc on taille les oliviers de deux en deux ans ; dans d’autres lieux on les taille tous les trois, quatre ou cinq ans. Les cultivateurs du haut-Languedoc, les coupent de manière à les détruire ; ils abattent les grosses branches & en retranchent une infinité de petites. Nous blâmons tous ces usages. »
» Il conviendroit sur-tout á présent,