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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1786, tome 7.djvu/354

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teur de deux pieds ; elles sont quarrées, velues, creuses, branchues ; les fleurs placées comme les rayons d’une roue autour de l’axe, naissent au sommet des rameaux. On y voit deux feuilles florales très-entières ; les feuilles sont opposés sur les tiges

Lieu ; les forêts, les bois, la plante est annuelle.

Propriétés. Cette plante a une odeur de bitume ; une saveur un peu salée, un peu astringente ; elle est vulnéraire, emménagogue. On emploie les feuilles fraîches pilées & appliqueés sont anti-ulcéreuses ; macérées dans l’huile d’olive, elles sont utiles contre les plaies des tendons.

L’ortie morte à fleur jaune, appelée par Tournefort galeopsis sivè urtica iners, flore luteo, & nommée par Von-Linné, galeopsis, galeopdolon, a les mêmes peu propriétés que la précédente. Elle en diffère par la couleur de sa fleur, par sa lèvre supérieure dentée à son extrémité, par les feuilles radicales, & sur-tout par celles qui naissent au sommet des tiges en forme de lance, sans pétiole.

La grande ortie, ou ortie brûlante. Tournefort la place dans la sixième section de la quinzième classe des herbes à fleurs, à étamines, séparées des fruits sur des pieds différens, & l’appelle urtica urens maxima. Von-Linné la nomme urtica dioca, & la classe dans la monoécie tétrandrie.

Fleurs ; mâles & femelles sur le même pied ; les fleurs mâles sont composées de quatre étamines placées dans un calice divisé en quatre folioles presque rondes, concaves, obtuses, au milieu de ce calice on trouve dans l’intérieur un petit nectar en forme de vase. Les fleursfemelles sont quelquefois placées sur des pieds différens, c’est pourquoi Von-Linné donne à cette ortie l’épithète de dioïque. Ces fleurs sont composées d’un pistil renfermé dans un calice ovale, concave, droit, divisé en deux parties.

Fruit ; semence solitaire, ovale, obtuse, luisante, un peu aplatie, renfermée dans le calice qui s’est contracté.

Feuilles ; portées sur des pétioles, simples, entières, en forme de cœur, couvertes de poils.

Racine ; rameuse, fibreuse, jaunâtre.

Port ; tiges hautes de deux à trois pieds, suivant le sol, quarrées, cannelées, raides, hérissées de poils, creuses, rameuses, feuillées ; les fleurs au sommet en forme de grappes ; les feuilles sont opposées sur les tiges ; toutes les parties de la plante sont couvertes de poils articulés, figurés en alène, piquans, & qui causent des inflammations sur la peau.

Lieux ; les bords des chemins, les champs ; la plante est vivace, fleurit en juin & en juillet.

I. Propriétés économiques. Les tiges de la grande ortie, que l’on vient de décrire, fournissent un fil aussi beau & aussi bon que celui du chanvre, & un fourrage en vert & en sec excellent pour les bestiaux. Entrons dans quelques détails sur ces deux objets.

De l’ortie considéré relativement à son fil. Si le chanvre & le lin manquoient à nos besoins, la grande ortie est la plante qui mériteroit le mieux de leur être substituée. Jusqu’à cette époque, les avantages de sa culture sont trop inférieurs à ceux du lin & du chanvre, pour que le culti-