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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1786, tome 7.djvu/374

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tative que l’échelle double, représentée dans la planche précédente.

Échelle simple, Fig. 31, vulgairement nommée écharasson, inconnue dans plusieurs de nos provinces, & cependant très-portative, peu coûteuse, & très-utile lorsqu’il s’agit de cueillir des fruits ou des feuilles, sur de grands arbres. Afin de l’empêcher de tourner, on donne à son pied une ajouture nommée talon. A, représente un talon fait avec une planche un peu épaisse de dix-huit a vingt pouces de longueur, & l’autre côté est supposé en avoir autant ; B représente un talon formé par des échelons. Le montant de cette échelle est ordinairement de bois de frêne, ou d’ormeau qui est pliant & peu cassant ; à leur defaut on peut se servir de sapin.


OUTRE. Peau de bouc préparée, & cousue en forme de sac, qui est destinée à contenir & à transporter du vin, de l’huile, &c. L’usage des outres remonte à la plus haute antiquité, & c’est encore le seul vaisseau en usage pour le transport des fluides dans les pays montagneux, où la difficulté des chemins interdit l’usage des charrettes. La manière de fermer les outres varie suivant les cantons : dans quelques-uns, on adapte & on coud contre la peau un col en bois que l’on ferme avec un bouchon de bois & à vis comme l’ouverture du col. Dans d’autres la peau d’une des pattes de l’animal tient lieu de col & reçoit l’entonnoir lorsqu’il s’agit de remplir l’outre ; une ficelle suffit alors pour former la ligature. Un cheval ou une mule portent facilement deux outres.

La première liqueur qui sert à remplir ce vaisseau, contracte pour l’ordinaire une odeur désagréable qui provient des substances employées dans la préparation du cuir & de l’odeur propre du cuir. Le peu de soin que l’on prend des outres avant de les remplir ou après les avoir vidées, en perpétue la mauvaise odeur. Si l’outre est destinée au vin, elle s’imprègne à la longue d’une odeur d’aigre, & celle consacrée à l’huile, lui communique bientôt la rancidité. (Consultez le mot Huile) Avant de remplir ces vaisseaux avec du vin, on doit les laver à l’eau très-chaude, & ensuite à plusieurs eaux fraîches ; celles consacrées l’huile, doivent être lavées avec du vinaigre chaud, ensuite avec une lessive de cendres, enfin elles doivent être soumises à plusieurs lavages réitérés avec l’eau simple. Il vaut encore mieux faire précéder la lessive chaude de cendres & ensuite le lavage au vinaigre, &c. Les mêmes opérations doivent avoir lieu lorsque l’on prévoit que de long-temps ces outres ne seront pas employées pour l’huile. Quant à celles destinées au vin, le lavage devient inutile ; il vaut mieux que le vaisseau sente le vin que l’eau, sauf à le bien laver lorsque l’on voudra s’en servir.


OXYCRAT. Mélange de vinaigre d’eau. Il n’est pas possible de fixer la quantité de vinaigre à ajouter à l’eau ; elle dépend de la force du vinaigre ; mais on a une règle sûre, c’est lorsque la boisson est d’une agréable acidité. Si on ajoute du sucre, la liqueur sera plus flatteuse au goût, mais non pas plus utile pour la santé.

On doit préférer l’oxycrat simple à l’oxycrat édulcoré & au sirop de vinaigre. Il est étonnant que dans les