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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1786, tome 7.djvu/455

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ses mêmes précautions. Mais s’il y a ácreté des humeurs avec sécheresse des solides, on se servira avec succès des eaux minérales sulphureuses, & des bains & douches d’eaux thermales salines, alcalines, naturelles ou factices.

Dans la paralysie où domine la viscosité des humeurs, l’atonie & le relâchement, le degré de chaleur des bains des eaux minérales doit être différent ainsi que leur durée. Lorsque c’est l’observation de l’empâtement qui font le vice principal, on préférera celles qui sont moins chaudes, parce qu’on aura moins à craindre du relâchement qui suit ordinairement l’usage de ces eaux.

Il est une espèce de paralysie, très-commune dans les climats chauds, qui reconnoît pour cause la suppression de transpiration, l’inhalation de la rosée, ou le morfondement ; les bains chauds en sont le principal remède, ainsi que les fomentations émollientes dans la partie contractée, dans la roideur & sécheresse d’une partie paralysée, les bains tièdes préparent à l’emploi de bien d’autres remèdes utiles, sur-tout lorsqu’on veut électriser.

On appliquera des onguens émolliens légèrement animés sur la partie paralysée lorsqu’elle sera sèche & dure, & on réservera l’usage des huileux volatils, spiritueux, quand il y aura relâchement & atonie. Boerhave veut qu’en pareil cas on applique sur la partie affectée des linges imbibés de fumée aromatique spiritueuse, & un caustique qui est suivi de douleur, d’ardeur, & d’inflammation. Il veut ensuite qu’on purge les organes digestifs avec des pilules de fagapenum, le myrrhe & d’alois, qu’on fasse prendre après cela divers sudorifiques, tels que les fantaux, le sassafras, l’esprit volatil tiré des substances animales dans l’eau de sureau, & qu’on frictionne en même-temps le malade.

On a beaucoup vanté jusqu’ici les bouillons de vipère, mais ils ne sauroient convenir que lorsque l’obstruction locale domine, qu’il y a inertie & empâtement, avec vice de digestion des humeurs. Il faut même dans ces cas en user avec réserve. Leur emploi n’est pas aussi indifférent qu’on le pense. Si on observe bien leurs effets, il ne se passe pas de jour qu’ils ne causent des vertiges, qu’ils n’augmentent la circulation, & n’entraînent des inquiétudes.

On ne connoît point de remède vraiment spécifique contre la paralysie ; on a déjà dit que la fièvre offroit un moyen de guérison ; il faut donc connoître les moyens à employer pour l’exciter & lui donner en même temps un caractère périodique intermittent, qui est le plus heureux & le plus désirable pour une bonne solution. Hoffman a reconnu l’utilité des bains froids pour exciter cette fièvre salutaire ; Mais Boerhave veut qu’on plonge le malade à plusieurs reprises dans un bain froid, afin d’exciter des frissons qui soient suivis de chaleur ; symptômes qui sont analogues à ceux des fièvres intermittentes. Il propose encore d’autres moyens, tels que des frictions avec des linges chauds au creux du jarret & des aines, de donner du vin de Canarie ou de Crète, avec un morceau de pain, lorsque l’estomac est vide, & d’y ajouter même quelquefois des aromates, des substances irritantes, telles que les feuilles de moutarde, de cochléaria,