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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1786, tome 7.djvu/456

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de roquette & de cresson. Lorsque ces moyens n’ont pas suffi pour exciter sa fièvre, il faut se contenter d’une légère tendance aux mouvemens fébriles qui suffira dans plusieurs cas.

Les égyptiens avoient recours aux brûlures, ils employoient sur-tout le moxa, & ils ne regardoient la paralysie incurable que lorsqu’elle avoit résisté à ce remède. L’application du feu seroit dangereuse dans les cas d’irritation, mais elle est d’une grande utilité dans l’atonie & le relâchement ; il ne faut pas l’employer dans une trop grande extinction des forces, parce que le bon effet de ce caustique semble dépendre de la durée de la douleur, & qu’il faut que le malade puisse y résister. Les vésicatoires, & les cautères ont des effets analogues ; il faut les appliquer aux parties voisines de l’origine des nerfs qui se distribuent dans la partie affectée, pourvu, toutefois, que les forces ne soient point épuisées, aussi n’est-il pas indifférent de les appliquer sur les vertèbres du col, lorsque les bras sont paralysés, & aux lombes, lorsque les extrémités inférieures sont affectées : la glace a été souvent avantageuse, par l’impression subite qu’elle produit. Il seroit quelquefois utile d’exciter une irritation superficielle. Boerhave propose pour cet effet, de frotter la partie avec un mélange de farine, d’alun de plume qui excite une rougeur, une efflorescence, & un prurit. Guarin s’est servi de cette méthode avec le plus grand succès. Si cependant ce remède causoit trop de rougeur, il faudroit pour l’amortir, frotter la partie avec du jus de citron.

Il y a une infinité d’autres remèdes auxquels on a attribué une vertu spécifique anti-paralytique. On peut dire qu’il n’en existe aucun, cependant les excitans en approchent beaucoup. Meadrecommande particulièrement les martiaux, comme remède souverain. Harris conseille la térébenthine, & autres baumes ; le castoreum, le musc, les gommes fétides, telles que l’assa-fetida, sont les excitans les plus appropriés, & qui semblent avoir plus de droit à être décorés du nom de spécifique ; on peut les combiner avec les gommes nervines, pour les fixer dans l’estomac.

Quand le bras paralytique commence à reprendre son mouvement, il est utile de lui faire soutenir des poids proportionnés aux forces qu’il recouvre. Dans les paralysies de la bouche, de l’œsophage & des autres parties voisines, il ne faut pas employer d’abord des apoflegmatiques, mais faire précéder les purgatifs & autres évacuans généraux, passer ensuite aux gargarismes simples & doux, & enfin aux plus forts, tels que le vinaigre & la moutarde. M. AMI.


Paralysie. Médecine vétérinaire. Dans cette maladie, les muscles ne peuvent point se contracter & faire mouvoir les parties auxquelles ils sont attachés. Cette immobilité n’est pas accompagnée de dureté, de tension & de sensibilité, comme dans les maladies spasmodiques, mais de relâchement, de peu de sensibilité, qui quelquefois même est entièrement abolie.

Le siège de la paralysie réside dans les nerfs qui vont aux muscles affectés, ou dans la moelle épinière, ou dans la