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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1786, tome 7.djvu/624

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même que les valvules du cœur empêchent que le sang, contenu dans le tronc commun à ces deux branches principales, ne rétrograde le bain de vapeur qui, à raison du relâchement qu’il procure aux vaisseaux enflammés, est regardé à juste titre comme un remède sur lequel on peut beaucoup compter ; lorsque la péripneumonie est curable, il peut à peine être d’aucun usage dans les circonstances actuelles ; parce que l’inquiétude & l’agitation des bœufs atteints de cette maladie, sont si grandes, qu’il faut user des précautions les plus sages pour les soumettre à l’inspiratoire[1]. Il n’y a donc quelque espérance de

  1. Description de l’Inspiratoire. Un seau ordinaire forme la principale partie de cet instrument. Son ouverture est fermée avec un couvercle, qui, à l’aide de deux échancrures, passe entre les deux anses, & porte exactement sur tout le reste de la circonférence du seau. Ce couvercle est assujetti au moyen d’une traverse de bois qui a seize pouces de largeur sur dix de hauteur. Lorsqu’on veut fixer ce couvercle sur le seau, on passe cette pièce de bois à plat, de l’ouverture d’une anse à l’autre, & on la pousse jusqu’à ce que ce couvercle soit bien affermi.

    Sur ce couvercle il y a trois ouvertures circulaires qui ont chacune trois pouces de diamètre ; elles sont toutes trois vers la circonférence ; deux se trouvent tout prés l’une de l’autre, & la troisième à la partie opposée. La première ouverture que j’appellerai A, est surmontée d’une espèce de petit entonnoir de fer-blanc, de deux pouces de haut, dans lequel est placée une petite balle de liége pour faire fonction de soupape ; on en verra l’usage dans un moment : le bord de la circonférence de cet entonnoir présente une vis propre à entrer dans un couvercle de fer-blanc, qui de même que l’entonnoir, est cannelé en ligne spirale. La convexité de toute la surface de ce couvercle est percée d’une multitude de petits trous qui pénètrent jusque dans l’entonnoir, de manière que le couvercle étant placé, l’air entre & sort de l’entonnoir, sans que la petite balle puisse en sortir. De la seconde ouverture que j’appelle B, descend dans l’intérieur du seau, un tuyau qui s’approche à un demi-pouce de son fond. Cette ouverture est surmontée d’une petite virole ou anneau de deux pouces de haut, sur lequel on met un petit couvercle qui a des trous au-dessus, & qui s’ouvre & se ferme comme une tabatière. Enfin, la troisième ouverture que j’appellerai D, & qui est à l’opposite de ces deux-ci est pareillement surmontée d’un cercle ou anneau d’un pouce de haut, qui sert à recevoir un des bouts d’un tuyau de cuir. On ôte & on remet ce tuyau a volonté : il est flexible par le moyen connu d’un fil de métal en hélice, qui est dans l’intérieur ; l’autre bout de ce tuyau se termine par une muselière dont la forme est conoïde. La tête du bœuf ou du cheval qu’on veut soumettre à l’inspiratoire, doit entrer librement dans cette muselière jusqu’à trois pouces au-dessus de sa commissure des lèvres. On la fixe ainsi à l’aide d’une tresse ou d’un cuir qui fait l’office de têtière. La construction de l’inspiratoire bien entendue, voici comme on s’en sert.

    On verse de l’eau chaude dedans, ou une décoction émolliente, par l’ouverture dans laquelle on fait entrer le tuyau de cuir, & on emplit le seau jusqu’à peu près aux deux tiers ; on enveloppe ensuite le seau avec quelques gros linges, on le place, pour ainsi dire, sous la tête de l’animal : avant que de lui en faire respirer la vapeur, il faut attendre que l’eau ou la décoction soit parvenue à une chaleur modérée ; c’est alors qu’un des bouts du canal de cuir, introduit dans l’ouverture D, on fixe le bout de la tête du sujet malade dans la muselière, on lui couvre ensuite la tête, l’encolure, le dos, les reins & la croupe, avec un ou plusieurs draps, on ferme la porte de l’écurie ou de l’étable, & on le tient dans cet état pendant une demi-heure ou trois quarts d’heure. Ce bain fini, deux personnes, armées chacune d’un bouchon, bouchonnent fortement l’animal, & lui mettent sur le corps des couvertures plus chaudes. Nous en avons assez