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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1786, tome 7.djvu/625

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guérir les animaux qui sont atteints de la péripneumonie vraie, que lorsqu’il n’y a qu’une petite partie d’un seul lobe qui soit affectée, & que les causes de la maladie ne sont pas bien considérables : or pour connoître si les deux lobes du poumon d’un bœuf attaqué de la péripneumonie, sont enflammés tous les deux, ou s’il n’y en a qu’un seul, on applique alternativement l’oreille sur les parties latérales de la poitrine de cet animal : si le bruit qui a lieu dans cette cavité ; se fait entendre des deux côtés, ces deux lobes sont enflammés ; mais si on ne l’entend que d’un côté, l’inflammation n’occupe alors que le lobe de ce même côté ; & enfin si ce bruit est peu considérable, il n’y a qu’une petite partie de ce lobe qui soit affectée. C’est dans ce cas qu’il reste une espérance fondée de guérison ; mais il ne faut pas oublier que cette espérance n’est jamais sûre, puisque l’inflammation du poumon, lors même qu’elle est bornée à un petit espace, peut s’étendre de proche en proche, & enflammer les deux lobes du poumon. Comme cette maladie peut se terminer par la résolution ou par la suppuration, ou par le squirre, ou enfin par la gangrène, nous renvoyons ce qui nous reste à dire concernant le prognostic de chacune des différentes terminaisons de la péripneumonie, aux articles dans lesquels on va faire leur description particulière.


Article IV.

De la résolution des deux espèces de péripneumonie vraie, ou fluxion, de poitrine.

Que la péripneumonie vraie ait son siège dans l’artère bronchiale, ou dans l’artère pulmonaire, elle peut se terminer de deux manières. En effet, si la matière fébrile est domptée de telle sorte qu’elle recouvre sa mobilité

    dit pour qu’on conçoive sans peine comment on se sert de cet instrument, & comment il fait son effet. Cependant, pour qu’on l’entende encore mieux, nous serons remarquer que le bout de la tête de l’animal malade, étant dans la muselière, à chaque inspiration il inspirera l’air de l’inspiratpire, mêlé avec la vapeur de l’eau chaude, ou des particules émollientes qu’il renferme, & que cet air sera incessamment suppléé par l’air extérieur qui est entré par le tuyau de l’ouverture B, & qui passe à travers l’eau par l’action de la colonne de l’air extérieur, qui presse pour remplir le vide résultant de l’inspiration. Quand l’expiration se fait, l’air qui est exprimé & forcé dans le tuyau, sort par l’ouverture A, en soulevant la petite balle de liége que nous avons dit faire fonction de soupape. De cette manière on voit que les deux mouvemens de la respiration, l’inspiration & l’expiration, sont entièrement libres, & que par le premier, le malade aspire la vapeur bienfaisante propre à ramollir, à adoucir l’inflammation des parties du canal de la respiration, à travers lequel passe cette vapeur. Il s’en suit encore un autre effet, c’est que cette machine étant, pour ainsi dire, sous la tête de l’animal, la chaleur qu’elle communique aux parties inférieures & latérales de l’encolure, au poitrail & aux extrémités antérieures, jointe à la vapeur qui s’élève de toute la circonférence de l’ouverture de la muselière, en se répandant entre les draps dont il est couvert, produisent au bout de quelques temps une douce transpiration qui manque rarement d’apporter du soulagement.