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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1786, tome 7.djvu/628

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je veux dire en vomique du poumon. (Voyez Pulmonie des Bœufs).

2°. L’expectoration doit se faire librement, & l’humeur doit être expulsée au dehors par la toux, sans beaucoup de peine ; car, lorsque la toux est sèche & violente, elle cause de très grandes irritations au poumon, & de plus, elle indique que la matière obstruante n’est point encore disposée à l’expulsion, & que les vaisseaux sanguins, que l’inflammation distend & tuméfie, resserrent & compriment les vésicules aériennes.

3°. L’humeur que l’animal expectore dans la péripneumonie, doit sortir en abondance, & cela, afin que la matière morbifique s’évacue entièrement : car, si l’expectoration est peu copieuse, elle indique que la nature fait des efforts impuissans pour se délivrer, ce qui est de très-mauvais augure dans toutes les évacuations critiques.

4°. La matière expectorée est de très-bon augure, si dans le commencement de la maladie elle paroît sous une couleur jaune mélangée d’un peu de sang clair, pourvu que cette teinte rouge disparaisse promptement ; si la consistance de cette matière est un peu épaisse, elle annonce conjointement avec la couleur jaune, qu’il y a un commencement de coction dans la matière morbifique.

5°. On est dans le cas d’augurer favorablement de la péripneumonie, qui prend la voie de l’expectoration, lorsque l’humeur expulsée se change promptement en une matière blanche, égale, & sans acrimonie ; une telle expectoration indique évidemment, la coction entière & parfaite de la matière morbifique..

6°. Il ne faut donc pas perdre de vue, lorsqu’on veut s’assurer & si l’excrétion est salutaire à l’animal malade, qu’elle doit enlever ce qui s’opposoit à la liberté du cours des humeurs dans le poumon, & conséquemment faire diminuer en même temps tous les symptômes qui dépendoient de cet obstacle. La respiration que l’engorgement du poumon, & la difficulté de son expansion rendoit pénible, doit devenir plus, aisée. La petitesse & la mollesse du pouls, qu’on observe souvent dans cette maladie, viennent de ce que le ventricule gauche du cœur, recevant moins de sang qu’à l’ordinaire, à raison de la difficulté avec laquelle les humeurs traversent le poumon, en pousse une moindre quantité dans l’aorte & dans les différentes ramifications de cette artère. Si donc on parvient à rétablir la liberté de la circulation dans le poumon, il faut que le pouls devienne plus ample & plus plein : or, si tous ces changemens favorables se manifestent pendant ou après l’expectoration, nous sommes assurés que la cause matérielle du mal a été expulsée par cette voie.

7°. L’expectoration n’est pas la seule voie par laquelle la cause matérielle de la péripneumonie fondue & redevenue mobile, peut être évacuée ; car il peut arriver que cette matière morbifique passe des extrémités artérielles dans les veinas correspondantes, & qu’en se mêlant au torrent des humeurs qui circulent, elle soit chassée hors du corps par différens excrétoires, lorsqu’elle a subi, pendant le cours de la maladie, des altérations qui ne lui permettent plus de rouler dans les