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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1786, tome 7.djvu/677

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corps contient de cet air inflammable, plus il est susceptible de brûler, de produire la flamme ; tels sont l’esprit ardent, les huiles, les résines, les soufres, &c. Lorsqu’on a enlevé par la calcination le phlogistique d’un métal, du plomb, par exemple, réduit à l’état de céruse ou de litharge, c’est-à-dire à l’état de chaux métallique, il suffit d’ajouter un corps graisseux ou huileux, de mêler le tout & de l’exposer à l’action du feu ; alors il entre en fusion & redevient un métal parfait, en un mot, du plomb. C’est ce même phlogistique qui rend un vin généreux, spiritueux ; aussi voit-on que celui des provinces du midi l’est beaucoup plus que le vin des provinces du nord ; que les vignes plantées dans des bas-fonds, ne donnent jamais une liqueur aussi spiritueuse que celle des vignes placées sur les coteaux exposés au levant & au midi. Dans tous ces cas, & dans une infinité d’autres qu’il seroit facile de citer, on voit que la plus grande quantité de phlogistique est due à la plus grande intensité de chaleur & de lumière solaire qui a pénétré le raisin & qui s’est combinée avec son mucilage & avec l’eau de végétation dont il est composé. Les sels principes des saveurs que nous éprouvons, sont également chargés de phlogistique, & la grande quantité de quelques uns ne tient-elle pas à ce qu’il y est plus à nu & moins combiné avec les autres parties intégrantes de ces sels. Enfin, ce principe igné entre dans la combinaison & dans la composition de tous les corps ; mais il n’y existe jamais d’une manière isolée, il faut un grand mouvement quelconque pour le forcer à en sortir & à rompre le lien d’adhésion qui le retenoit. (Consultez l’article Feu)


PHRÉNÉSIE. (Voyez Frénésie)


PHTHISIE. Médecine rurale. Maladie de la poitrine qui attaque, consume & détruit le poumon. Elle a été connue des anciens médecins. Hippocrate en a donné une description assez étendue & assez exacte. Les observations & les aphorismes qu’il a laissés, sont si vrais, qu’il semble avoir deviné le secret de la nature. On distingue la phthisie en héréditaire & en accidentelle, en sèche & en humide ; on la distingue encore, à raison de la cause qui l’a produite, en phthisie nerveuse, écrouelleuse, historique, scorbutique, arthritique & vénérienne.

Nous ne ferons mention que de la phthysie héréditaire ou confirmée, & de l’accidentelle. Et sans nous arrêter aux autres espèces, nous indiquerons, le plus succinctement qu’il sera possible, les secours que l’on doit mettre en usage pour les combattre ; ou bien, nous renverrons le lecteur aux maladies où elle n’est que symptomatique.

La phthysie ne se manifeste jamais avant l’âge de seize ou de dix-huit ans ; mais à cette époque elle commence à exercer ses ravages sur tous ceux qui ont contracté en naissant une disposition à cette maladie. Pour l’ordinaire ils sont d’une stature haute & grêle ; ils ont les épaules relevées & la poitrine voûtée, resserrée & mal conformée. Ils éprouvent quelquefois des crachemens de sang, avec une douleur fixe à la poitrine. La respiration est gênée, mais elle devient beaucoup plus difficile & laborieuse à mesure que la maladie