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sa partie antérieure ; cette fente, plus ou moins visible, commençant dès la couronne, est ce que l’on nomme soie ou pied de bœuf. (Voyez Soie.) Cet événement que nous mettons au rang des maladies externes, attaque plus communément les extrémités postérieures que les antérieures. Il est encore une maladie qui peut intéresser toutes les parties du pied : elle est la suite d’un heurt violent des pieds du cheval contre un corps dur, & nous la nommons en conséquence étonnement du sabot. (Voyez ce mot.)

Passons actuellement à la division du pied.

Le sabot a deux faces ; l’une antérieure & supérieure, convexe, qu’on appelle muraille. La partie inférieure, la sole proprement dite.

La partie supérieure en est la couronne ; la partie inférieure la fourchette & la sole ; la partie antérieure, la pince ; la partie postérieure, le talon ; enfin, les parties latérales internes & externes, sont distinguées par les noms de quartiers de dedans, & de quartiers de dehors.

Mais, sans parler ici de la différence que l’on observe dans toutes ces parties, relativement à leur substance & à leur construction, arrêtons-nous seulement aux beautés & aux défauts dont elles peuvent être susceptibles.

1°. Les talons : ils doivent être élevés dans une juste proportion. Nous renvoyons donc le lecteur à la mesure que nous en avons donnée en parlant des proportions. Il faut encore qu’ils soient fermes, ouverts & égaux. Dans les pieds dont les talons sont bas, communément la fourchette a trop de volume ; elle est grasse, c’est-à-dire trop molle ; & cette partie portant directement sur le sol, l’animal souffre nécessairement, & le plus souvent il boite.

Ce défaut est d’une conséquence encore plus grande dans les chevaux long-jointés, dont les fanons touchent presque à terre ; car il est bien difficile que l’art restreigne le mouvement, l’action & le jeu des articulations du boulet & du paturon. Au surplus, on distingue le talon qui a été abattu de celui en qui le défaut d’élévation est un défaut de nature, en examinant la fourchette qui est ordinairement d’un volume médiocre & proportionné dans les pieds exempts de ce vice.

Le trop d’élévation des talons, joint à l’aridité de l’ongle, & à une foiblesse excessive, & telle que la pression la plus légère suffit à leur rapprochement, sont un présage de leur resserrement & de l’encastelure. (Voyez ce mot.) Ces sortes de talons qui fléchissent & plient ainsi, sont appelés des talons foibles, des talons flexibles. On doit encore faire une grande différence entre le talon foible & le talon affoibli. La foiblesse naturelle a pour cause la qualité de l’ongle même, tandis que la foiblesse accidentelle ou acquise, peut provenir de quelques maladies qui auront endommagé, usé ou diminué la force de la fourchette, ou de l’ignorance du maréchal qui n’aura pas entretenu celle qui étoit nécessaire pour contenir les talons, pour les empêcher de se resserrer, ou qui les aura resserrés lui-même en creusant, au lieu de parer à plat & sans pencher le boutoir, quand il les a abattus. Cette mauvaise opération qui n’est que trop ordinaire à la campagne, par laquelle le maréchal se flatte d’ouvrir les